Projet Électro-Acrylique

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lundi 17 février 2014

PEA - Retour en image

Performance du 4 février à Chambly










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Sujet : Performance
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Journées de la Culture
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26 juin 2015
Parc Carillon à St-André d’Argenteuil
aimexperience.com

EA@Arsenal
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Montréal

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Elektra/Mutek

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Musée d'art contemporain de Montréal, Salle BWR

15x15
Nuit Blanche

Montréal en Lumière
1 mars 2014 21h15
15 ans du Mutek
Coeur Des Sciences
Montréal

CycleArt
Cyclo Nord-Sud
December 2013
Eastern Bloc
Montréal
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Pfreud | designer sonore

Fréderic Laurier

Depuis maintenant près de 20 ans, DJ Pfreud est actif en tant que DJ dans la scène de musique électronique à Montréal. Tout a débute au début des années 90 à la radio-étudiante du CEGEP St-Laurent lorsqu’il fonde la première émission ayant un contenu de musique électronique dans cet établissement. Ensuite, de 1995 à 2000, Pfreud est en demande constante et participe à de nombreux événements underground pour ensuite se tailler une place enviable comme DJ résident dans certains clubs de renom comme le Sona, le Red-Lite et le High-Bar. Sa passion pour la musique l’emmène à œuvrer comme acheteur et conseiller musical dans des boutiques spécialisées de musique électronique pour DJs et aussi plus avant-garde (Tabou disques et DNA records). Inutile de mentionner qu’il découvre plein de nouvelles tendances musicales tout en gonflant sa collection personnelle pour ainsi partager avec son publique.

Pfreud se démarque par sa versatilité et son habilité technique ce qui lui permet de mixer avec aisance les nouvelles sonorités avec des sons plus classiques.

En 2001, la compilation mixée par DJ Pfreud « A yachting love story » est en vente partout au Canada sur l’étiquette Trigger records, une licence de Warner Music Canada mais pas pour longtemps parce qu’elle est « sold-out » peu après sa tournée Européenne.

Lors des dernières années, il approfondit son savoir en suivant un cours d’enregistrement et de manipulation sonore pour ensuite travailler en post-production sonore dans le domaine de la télé et du film. Maintenant, il se concentre sur la production musicale et la conception sonore. Puis évidemment, la flamme DJ reste. On peut l'entendre tous les vendredis au Laika pour l'apéro. Bonne façon de commencer le week-end !!

Tout dernièrement, il a fait paraître 3 pièces musicales originales sur une étiquette anglaise (Gung-Ho! Records).

soundcloud.com/pfreud
www.facebook.com/djpfreud

alec | peintre

Né à Genève, fils de la peintre Ceska, Alec est multidisciplinaire, un touche-à-tout du visuel et du formel. La peinture est son mode d'expression le plus exploratoire et le plus libérateur. Cette dimension artistique a progressivement influencé tous ses autres secteurs de création.
Ayant fait ses études aux Arts Décoratifs de Genève, il a entrepris une carrière de graphiste publiciste.

Arrivé à Montréal en 89, Alec s’est plongé dans divers projets de design industriel, dont il a tiré un goût pour la mécanique et les machines. C’est durant cette période qu’il s’est mis à peindre plus intensivement.

Depuis qu'il a 13 ans, Alec a été claviériste au sein de plusieurs formations à Genève et à Montréal. Il est également compositeur.
soundcloud.com/alec-stephani

Dans la vie de tous les jours, Alec est idéateur, directeur artistique, rédacteur, auteur, chroniqueur, styliste et designer.

Site :
www.alec5.com
Blog :
www.alecart.blogspot.com
Facebook :
www.facebook.com/alec.stephani

fred trétout | designer visuel

"J’ai fait mes études en jeux vidéo / réalité virtuelle. Je me suis installé à Montréal en 2009 et je me suis spécialisé en motion design et projection mapping. Je connais très bien le pipeline de production en jeux vidéo, VFX et scènographique. J’enseigne l’art numérique à des élèves de licence, je suis en veille technologique permanente, le temps réel a autant d'intérêt pour moi que le précalculé. J’aime créer des installations interactives."

Magazine CONVERGENCE

PEA : correspondance entre peinture et musique électronique

par Yves Tremblay
magazine <>
no 91 — juillet 2014

Comme le suggère son qualificatif, le PEA (projet électro-acrylique) propose une forme de musique électro-acoustique, qui prend sa source sonore des gestes de peindre, de façon improvisée. Tel un musicien de la toile, l’artiste multidisciplinaire Alec a développé avec le DJ Pfreud, également concepteur et réalisateur sonore pour la télé et la publicité, l’ambitieux projet de produire de la musique à partir de sons sur une toile.

A près avoir présenté son singulier projet multimédia à la Nuit blanche à Montréal le 1er mars dernier notamment, le duo amène maintenant le fruit de ses expérimentations à EM15 (15e édition conjointe de Mutek et d’Elektra), au Musée d’art contemporain, avec une version qui comprend maintenant les projections vidéos de Valérie Leduc, via les captations d’une caméra installée sur le peintre-musicien improvisateur.

En 2008, Alec (Stephani), après 20 années de peinture, dont plusieurs événements de peinture en direct, monte sa rétrospective solo à la Tohu. Le soir du vernissage, il organise en corollaire une séance improvisée avec un groupe de jazz, où il entrevoit déjà le potentiel musical de l’interaction, particulièrement entre le batteur et le peintre, qui se répondent «rythmiquement». Enthousiasmé par l’expérience, il croit qu’en dotant la toile de microphones, les possibilités pourraient être fort prometteuses. Dès lors, l’idée trotte dans la tête du peintre Alec, avec la ferme intuition que joindre un autre artiste au projet «pourrait ajouter une autre conscience, un état d’esprit supplémentaire, afin d’enrichir la recherche et provoquer un échange de parcours et de techniques. Je ne m’imaginais pas jouer à l’homme orchestre, et tout faire», confie-t-il.

Depuis ses études aux Arts décoratifs de Genève, Alec oeuvre en tant que graphiste publiciste (sites Web, logos sport, pochettes de disque…), ainsi qu’artiste-peintre. Il s’exerce également en parallèle à divers projets de design industriel. Depuis son arrivée à Montréal en 1989, le concepteur et «idéateur» s’intéresse de façon soutenue à la mécanique et aux machines; il réalise notamment divers designs de vélo (Opus Urbanista) et des fauteuils roulants, spécialement conçus pour «gens actifs». En même temps, il est claviériste au sein de quelques formations musicales, et aussi photographe. Véritablement multidisciplinaire, Alec écrit enfin sur divers blogues et compte pas moins de six romans à son actif.

De son côté, Frédéric Laurier, aussi connu sous le de DJ Pfreud, a évolué dans divers clubs (Sona, Red Light, High Bar notamment) depuis une vingtaine d’années, et travaille également en tant que disquaire spécialisé en musique électronique. Il y a une dizaine d’années, il va parfaire ses connaissances en enregistrement et en manipulation sonore à l’institut Trebas, pour enfin aboutir en postproduction musicale pour la télé, la publicité et le cinéma. On peut toujours l’entendre mixer les 5 à 7 de chaque vendredi au Laïka, boulevard Saint-Laurent à Montréal. À l’été 2013, il lance un maxi intitulé «Magnetism», qui comprend trois titres électroniques envoûtants, sur l’étiquette britannique Gung-Ho! Présentés l’un à l’autre par un ami commun, Patrick Lalonde, mixeur au cinéma, les deux artistes débutent un parcours de recherche aventureux mais encourageant, de manière tout à fait autonome, sans subvention. Le premier défi à relever s’avère la création d’un chevalet qui va maximiser les possibilités sonores de la toile.

L’artiste-peintre travaillait depuis longtemps avec son même chevalet de prédilection, mais ce dernier ne répondait pas à ses nouvelles exigences.
Alec précise: «Il fallait vraiment que toute la pulsation ne soit pas retransmise dans le cadre, dans le chevalet au grand complet, donc j’ai tenté d’isoler la toile, puisque je ne désirais que les sons de la toile. Il a donc fallu concevoir un truc qui résiste bien aux touches, aux coups percussifs, et qui reste également tendu, sans causer des rebonds avec les pinceaux. La toile a tendance à s’humidifier au bout d’un moment, puis elle se détend, comme une peau de tambours, et tu n’obtiens plus les mêmes sons. En plus, les zones de captations diminuent avec l’accumulation de peinture. Alors j’ai essayé plein de choses, jusqu’en arriver à ça : apposer la toile sur un contre-plaqué 01, un matériau utilisé normalement pour la finition de meubles. De cette manière, toute la surface est égale, et j’obtiens autant de son, uniformément sur l’ensemble de la surface, pendant toute la performance. Il s’agit d’un travail low-tech, trouver le bon bois, la bonne résonance, le bon rebond, le pinceau adéquat, le plus drumstick possible, un travail de luthier en fin de compte. À la fin de la performance, on fait juste dégrafer, puis on installe une nouvelle toile.»

Afin de résoudre le problème de dissipation du son, Alec a en outre cerné de caoutchouc les châssis du chevalet, en bas et en haut de la toile, ainsi isolée et solidement fixée. Finalement, l’installation se devait d’être facilement démontable et mobile, en plus de comprendre une console de mixage, accessible et protégée des éclaboussures d’acrylique, rassemblant les sources des capteurs.

Tout au long de ce processus de création, Alec a tenu un blogue, où on peut suivre en détail le développement du projet. L’artiste dit avoir remarqué avec son expérience de peinture en direct, ainsi qu’avec certains designs de vélo que les gens appréciaient comprendre sa démarche, et en connaître les motivations.

Plus high-tech, le travail de Frédéric Laurier aura passablement évolué depuis les premiers jams du tandem électro-acoustique. Alec raconte à cet égard qu’à chaque semaine, Pfreud arrivait avec de nouveaux plugins, de nouvelles solutions, en plus de procéder à divers tests avec les capteurs de son placés derrière la toile. Peu à peu, le work-in-progress s’est précisé.

Pfreud décrit ainsi les étapes franchies: «Quand on a commencé, j’enregistrais pas mal tous les coups de pinceaux d’Alec, puis on créait un groove. Avant de venir ici en atelier, je préparais des séquences, seul aux synthés chez moi, sur lesquelles on ajoutait les sons live. Puis, à la suite d’un voyage relativement inspirant en Europe, où j’ai discuté à gauche et à droite de mon projet à différents amis, on m’a pas mal confirmé ce que je pensais, à savoir que ça serait trop difficile de fonctionner de la sorte. On m’a alors suggéré de travailler juste avec les sons de brosse, d’oublier toute la préparation de séquences. J’ai hésité au départ, en me disant: comment veux-tu créer une pièce, exclusivement avec le son des brosses? Ça va être trop percussif! juste percussif… Mais de retour ici à l’atelier, on a essayé de le faire, et j’ai essayé diverses techniques, afin de trouver des résonances, d’enrichir les sons de différentes manières, pour enfin tout faire avec la toile et ce, de manière cohérente. Ç’a finalement été concluant; on part d’une ligne de basse, qui vient encore d’un synthé, mais pratiquement tout vient des pinceaux, ou au début du crayon de fusain, même si quelque fois, c’est difficile à croire!»

De façon à ne pas être pris au dépourvu, le réalisateur sonore confie garder en banque certaines boucles et enregistrements d’improvisations ou de spectacles antérieurs, des parties particulièrement réussies, qu’il peut ramener en playback, au cas où un micro décroche, qu’un programme fige… Au fil du temps, les compères ont bâti une aisance en improvisation, où ni l’un ni l’autre part avec une idée trop arrêtée du but à atteindre pendant une performance. On pourrait parler d’une certaine liberté. Certes, ils partent tout de même de leurs repères respectifs, en même temps qu’ils se sont bâti une sorte de «solfège commun», comme le dit Alec, des codes, qui les aident à ne pas se perdre en cours de route, créant une composition par couches successives, et sonores et visuelles. Les artistes soulignent d’ailleurs que la musique et les couleurs sont à la base des fréquences. L’expérience leur a démontré que lorsque des couleurs claires sont utilisées par Alec sur la toile, la réponse sonore tend à suivre du côté des aigus, alors qu’avec le noir et le foncé viennent naturellement les basses.

La version du PEA présentée à EM15 intègre quant à elle une nouvelle dimension visuelle, avec la présence d’une VJ, Valérie Leduc, avec qui Frédéric Laurier a déjà collaboré. À partir d’une caméra GoPro fixée sur le torse du peintre percussionniste, elle va composer un enrobement visuel diffusé en direct sur un écran géant, mais également sur les artistes en action, ainsi que sur la toile elle-même, de sorte qu’une toute nouvelle interaction créative naîtra de ces projections superposées, telle une dimension supplémentaire d’influences multimédia, une couche inédite, selon le même principe qu’animait au départ les deux premiers artistes, s’influençant l’un l’autre, dans ce cas transféré et adapté à la vidéo. Ouvert à divers types d’événements, le projet polymorphe concrétise de façon évidente sa versatilité, toujours reliée par le même groove électronique.

Les tableaux issus la performance sont vendus sur place après le spectacle (entre 800 et 1000$) et on remet en outre à l’acheteur un montage sonore (edit) des meilleurs moments de l’événement.

djtuto magazine

L’incroyable collaboration d’un DJ avec un peintre

Publié le août 27th, 2015 | par Aken pour djtuto magazine
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Électro-Acrylique est un projet fou né il y a deux ans dans la tête du peintre Montréalais Alec Stephani. L’idée ? Transformer ses coups de peinture en musique, peindre devant un public et générer de la musique électronique en live. Lorsqu’il en parle à Fréderic Laurier, alias Pfreud, un DJ renommé de Montréal, celui-ci embarque presque aussitôt. Après qu’ils aient joué au prestigieux festival de musique électronique AIM cette année, j’ai proposé à Pfreud de nous en dire plus sur leur démarche multidisciplinaire unique. Comment on transforme de la peinture en musique ? Est-ce que ça groove ? En exclusivité pour Djtuto.fr, l’artiste nous dévoile les coulisses du projet : le concept, les méthodes, les contrôleurs, les plugins, tout ! Bonne lecture.

Genèse du projet
Pfreud est un DJ et designer sonore depuis maintenant plus de 20 ans. Débutant comme animateur d’une radio locale, il s’est petit à petit fait une place dans les nuits montréalaises en tant que DJ de musique house. Aujourd’hui résident au bar Laïka, il partage son temps de musicien entre la composition chez lui, la pratique DJ et le récent projet live Électro-Acrylique.
Avant de commencer ce projet il y a deux ans, je n’avais jamais joué live, je composais de la musique à la maison seulement. L’idée vient d’Alec. C’est un peintre qui avait envie de faire du son avec ses brosses. Un ami qui nous connait tous les deux lui a dit « Tu devrais peut-être en parler avec Fred, il pourrait t’aider pour ton projet ». J’ai dit ton projet il est freakout, complètement, c’est capoté. J’ai envie de t’aider là-dessus mais je n’ai jamais fait de musique live. Donc continue à chercher ton monde, si tu trouves quelqu’un vas-y, puis moi je vais continuer à chercher des idées de mon bord. Puis finalement je l’ai rappelé quelques temps après et je lui ai dit « Je pense que j’ai une idée ! Tu as trouvé quelqu’un ? » Il m’a répondu que non. Alors on a essayé et on a vu que ça pouvait marcher, et ça fait deux ans qu’on le développe là.

Méthode de création
Le setup commence avec une toile montée sur un chevalet. À l’arrière de celui-ci 4 capteurs piézoélectriques sont disposés afin de transmettre à la carte son de Pfreud le flux audio généré par l’outil (crayon, pinceau, etc.) entrant au contact avec la toile. Le DJ applique alors au son un des nombreux effets qu’il a préparé. Quand il le désire, au feeling, il enregistre l’action du peintre sur une des 7 pistes prévues dans Ableton Live à l’aide d’un APC40.
L’APC40 me permet d’avoir un touché instantané lorsque je veux enregistrer les coups de pinceau du peintre. Lui peint dans le rythme : il fait un « loop » et quand j’aime ça, j’active un footswitch qui allume une lumière en haut de son chevalet et qui signifie « Continue ta motion je t’enregistre ». Là il continue sa motion, puis sur l’APC40 j’enregistre sur un pad avec « record start » et « record stop ». J’utilise aussi ma souris trackball et ses 4 boutons auxquels j’ai assigné des raccourcis. Quand le peintre est un peu offbeat, je quantize à 80/85 % pour garder un peu de swing. Il y a aussi un bouton « select all » et un bouton « enter », comme ça je touche jamais au clavier. Je ne veux pas toucher au clavier parce qu’il y a un bouton qui est vraiment dangereux dessus, c’est le bouton « stop » (barre d’espace), ça m’est arrivé une fois d’appuyer dessus en live et tout s’est arrêté, ça c’est mortel…. Il devrait y avoir une fonction « desactiver spacebar » dans Live !
L’APC40 n’est pas l’unique contrôleur de Pfreud pour ce projet. Pour avoir un accès direct à un maximum de fonctions dans Live, il utilise également un Novation Launchcontrol, un Behringer BCR2000, un M-Audio Oxygen 8, un Faderfox LD2, un Maschine MKII en mode MIDI et un AKAÏ LPK25.

Tous ces contrôleurs sont donc reliés à Ableton Live 9, puisque pratiquement tout se passe au niveau du logiciel. Il peut ainsi contrôler avec un timing parfait l’enregistrement et l’agencement des boucles audio, mais aussi choisir d’appliquer à tout moment n’importe quel effet parmi tous ceux qu’il a préparé avant le show. Dans la palette des effets sonores appliqués au son de brosse envoyé par le peintre, on retrouvera différents délais, réverbérations, un vocodeur, Molekular (NI), Corpus (Ableton), etc.

Mais le peintre ne fait pas que générer du son par le biais du frottement, il donne également des coups sur sa toile ! Ces coups sont captés avec un deuxième type de capteurs1, des senseurs piézoélectriques qui vont traduire l’impulsion en signal midi et activer des sons de drums situés dans un synthétiseur analogique Nord Drum.

En arrière de son chevalet, il y a deux piézo qui sont des trigger audio to midi. Quand il donne un coup à gauche, ça va déclencher un kick dans le Nord Drum. Alec, c’est un designer industriel, donc c’est lui qui a conçu son chevalet… quand on a envie de quelque chose, il le fabrique ! Il est top la dessus. Il a fait un truc super cool : dans un des pots de peinture, il a fait un trou pour mettre un jack 1/4, puis il a mis un piézo a l’intérieur. Donc quand il met un coup sur le pot de peinture, le piézo capte et envoie un signal MIDI au Nord Drum et ca fait un hi-hat.

Préparation vs improvisation
Que vous soyez musicien live ou DJ traditionnel, vous choisissez toujours votre degré de préparation. Typiquement quand vous mixez des tracks à une soirée, vous allez probablement avoir un certain nombre d’enchaînements en mémoire, des binômes dont vous savez qu’ils fonctionnent, des timings que vous avez déjà travaillé, etc. Puis vous avez aussi votre bibliothèque, plus ou moins bien organisée, qui va vous permettre d’improviser au fil de la soirée. Certains préparent leur set en entier au millimètre, d’autres y vont entièrement au feeling, des fois cela dépend de la soirée… En ce qui concerne la pratique live, le problème est à la fois similaire et infiniment plus complexe.

Similaire parce qu’il y a aussi, dans la pratique live, tout un continuum entre le show méticuleusement préparé (souvenez-vous de notre entrevue avec le controllerist du groupe Örfaz) et le show au feeling, mais infiniment plus complexe car le live est une pratique très riche qui peut impliquer des domaines de compétences musicales très variées, telles que la composition, le jeu instrumental ou encore… la peinture !
Comment gère-t-on cette dimension dans un projet live ? Comment délimite-t-on la partie préparée de la partie improvisée ? J’ai donc naturellement demandé à Pfreud comment était organisé le projet Électro-Acrylique sur ce plan, à savoir, s’il y a une dimension improvisée pendant le show et sur quoi repose essentiellement la partie préparée.

Il y a complètement une dimension improvisée ! C’est toujours de l’improvisation. Alec, c’est de la peinture en direct et il sait pas ce qu’il va peindre, on sait que c’est pas quelque chose de concret, on sait que c’est pas un set de table ou une nature morte. C’est de la peinture abstraite. Musicalement, ça groove, nous deux on aime ça groover, mais on ne sait pas vraiment quelle direction on prend. La dimension préparée, c’est les filtres dans lesquels je fais passer le son de brosse. Exemple : je veux passer les brosses dans un vocoder. Le son que ça fait, c’est comme l’épée de Star Wars… « ziou viouuu », complètement débile ! Donc sur un de mes contrôleurs j’active le preset que j’ai déjà mis dans Live. Dans mon template Live prévu pour le show, tout est déjà routé en interne, tous les plugins sont inactifs au départ et quand je désire un filtre j’appuie sur un bouton du contrôleur pour l’activer. J’ai des knobs partout, du tape partout, j’ai des trucs écrits partout partout partout, parce que j’ai comme à peu près 80 boutons là.
Tout d’un coup, Fred excite le controllerist qui sommeil à yeux mi-clos en moi. Je veux en savoir plus.

Joues-tu des mélodies que tu n’as pas prévu ?
Ouais je pianote sérieusement quand j’active le vocoder ou le Corpus. Ça, ça faisait partie de mon gros défi : Comment faire le son d’une brosse qui devienne une mélodie ? Comment traduire du noise en mélodie, dans le fond.

Il y a un plugin qui est bien pour ça. C’est fait par Tim Exile et édité par Native Instruments, ça s’appelle The Mouth.
The Mouth, oui il est cool, mais pour moi c’est un peu cheesy. Avec le Corpus dans Live je peux rentrer un feed audio dedans, puis il va me le transformer… c’est du physical modeling. Ensuite je peux envoyer un signal midi pour jouer des notes avec. Donc quand le peintre commence a brosser ça fait « sshhwwooooooouuuu boouu wouuuu ». Je joue des mélodies très simples.
Il y a donc une dimension improvisée dans les mélodies, ce qui est assez rare parmi les artistes que j’ai interviewé par le passé (voir, par exemple, mon entrevue avec Leonxleon). En règle générale, ce qui est improvisé, ce sont les effets, mais rarement les mélodies ou les rythmes. En fait, tout ce qui est « timé » est rarement improvisé du fait de la relation étroite qu’observe ce type d’éléments avec la structure de la pièce. Pfreud me confirme par ailleurs qu’il n’y a aucune structure particulière. Ce dernier construit l’oeuvre sonore par vagues d’environ 15 minutes lors desquelles il superpose ses divers enregistrements de brosse. Une « vague » contient généralement 7 boucles ayant chacune un effet différent. Une fois satisfait de l’ensemble, Pfreud l’enregistre sur une huitième piste qu’il filtre pour en faire un background sonore par dessus lequel il va reconstruire une nouvelle vague. Ce chiffre de 8 n’est pas anodin, puisqu’il correspond aux nombre de pistes auxquelles il a accès en direct sur son APC40 : « L’APC40 est cool… tu peux assigner un tas de trucs sur les rotatifs, mais il faut que tu changes de page, il faut que tu appuies sur « next page » et je ne veux pas de sous-menus, je veux que tout soit là. C’est pour ça que j’ai 80 boutons, c’est pour ça que j’utilise aussi tous les autres contrôleurs ».

Le peintre joue un rôle déterminant dans ce processus de création live, puisque les formes qu’il dessine ou les techniques qu’il emploie génèrent à chaque fois une forme d’onde différente, mais pas si inattendue pour autant, selon Pfreud.

Tu sais, je commence à connaître sa façon de peindre, sa façon de rythmer ses coups de pinceau. Lui commence à connaître ma façon de construire la musique, donc on s’inspire mutuellement. J’ai aussi des mélodies déjà « écrites ». Une fois j’ai fais la bass line de Sweet Dreams [NDLR : Eurythmics] pour rire, donc il peignait la bass line de Sweet Dreams. Ça ce n’était pas improvisé, on l’a fait pour rire, pour le clin d’œil. Ce qui est intéressant avec ce projet là, c’est de démontrer la démarche. C’est la demarche qui est cool. La musique que ça donne, oui, ça groove, c’est le fun. La peinture que ça donne, oui, c’est nice, mais c’est le tout qui est cool, donc c’est aussi important d’être démonstratifs.

L’importance du geste
Cette histoire de démonstrativité m’offre un parfait pont vers le sujet du geste. Pour le projet Électro-Acrylique, le défi est double. Comme pour la plupart des projets de musique électronique live, il est important de communiquer au public ses intentions, surtout lorsqu’on lui soumet une nouvelle approche créatrice : Qui fait quoi ? Comment le son est-il produit ? Qu’est-ce qui est improvisé et qu’est-ce qui ne l’est pas ? À défaut de fournir une notice d’explication en début de show, les artistes ont la possibilité de clarifier leur démarche sur scène afin de créer une complicité. Les stratégies de Pfreud et Alec sont multiples. Alec, lorsqu’il peint, effectue volontairement des gestes amples et expressifs afin d’appuyer la corrélation geste-son et, ultimement, peinture-son. Un dispositif de caméras aide également le public à assimiler les correspondances.
L’aspect visuel est important, car il faut que les gens comprennent ce qu’il se passe, sinon certains vont dire que ça a l’air d’un DJ qui joue avec un peintre. Donc sur le ventre à Alec on a accroché une GoPro qui filme son mouvement. L’image est ensuite acheminée au VJ qui la diffuse. On a pas réussi a pousser notre concept au max encore, car on a une GoPro sur mon setup et une GoPro sur ses pots de peinture. Idéalement on aimerait envoyer le feed de toutes les GoPro au VJ pour que les gens comprennent que moi je fais plein d’affaires en même temps, que le peintre fait plein d’affaires en même temps et que tout se passe en même temps, mais le plus loin qu’on a réussi à pousser, c’est le feed d’une seule GoPro, celle située sur le ventre à Alec. Elle est diffusée en live avec une latence de 4/5 secondes, mais les gens voient les sons de brosse dans la rythmique, donc ils comprennent que moi je prend le son des brosses.
Le deuxième défi repose, on l’a vu, sur la richesse du contenu sonore. Contrairement à la plupart des performances cette fois-ci, la présence du peintre engage une méthode de création qui ne peut que différer des méthodes d’agencement sonore usuelles. Il ne s’agit pas seulement de la forme d’onde générée, mais aussi de la manière de convertir ce qui se trouve être les gestes d’un peintre en une entité musicale cohérente et, comme aime le dire Pfreud, groovy. Dans les cas d’école, le musicien live choisi toujours librement de quelle manière il altère les paramètres du son : déclenchement, arrêt, augmentation de la valeur, diminution de la valeur, etc. Ici, Pfreud doit construire à partir d’une structure de gestes préalables conditionnée par l’élaboration d’une peinture en direct. Le geste du peintre incite alors les artistes à imaginer des processus de création nouveaux, de sortir de leur zone de confort et oser l’inattendu, l’exploratoire : « Alec produit mes sons et produit des rythmes que j’aurais jamais produit moi-même. Ça m’amène complètement ailleurs. Les gens qui entendent notre projet me disent que c’est complètement différent de ce que je fais habituellement ».

La contamination organique
Quand on s’engage dans un projet expérimental parallèlement à des activités de création plus convenues, il arrive souvent qu’une contamination opère. J’ai alors voulu savoir si le projet Électro-Acrylique avait influencé sa pratique DJ ou sa façon de créer de la musique chez lui et, si oui, dans quelle mesure.
La pratique DJ m’a vraiment donné un coup de main au niveau de la structure de la musique : au niveau du punch, du momentum. Ça m’a beaucoup aidé dès le début du projet Électro-Acrylique. Mais le contraire, c’est à dire d’amener le projet à ma pratique DJ, hmmm… alors ce serait inconscient. J’en prend avantage quand je compose de la musique a la maison ! ma rapidité de travail est bien meilleure, ma rapidité d’exécution s’est vraiment améliorée et ça m’aide dans ma démarche de composition.

Après une courte réflexion, le visage de Pfreud s’illumine lorsqu’il me confie avoir également intégré la méthode de création live à ses deux derniers projets studio.

Dans les deux dernières prods, j’ai composé toutes mes parties, j’ai trouvé mes sons, ma bassline, mes rythmes, puis je me suis dit « ok là, je baisse tous mes volumes, j’assigne tous mes volumes à des potards, mutes et unmutes sur des boutons, puis je pars ». Je lance une séquence, je lance l’autre, j’enregistre, je réécris le morceau mais avec le bon momentum. Je me dis « ah ça fait assez longtemps que je le joue, j’enlève celui-ci puis je rentre ces deux là, ah maintenant il y a un changement…. ». Je n’étais plus là, à me dire « de bar 1 à 17 c’est ça, ça c’est la, etc. ». Je vais beaucoup plus organique et ça fait vraiment une différence, sérieusement.
English

Projet Électro-Acrylique

Performances immersives électro-acoustiques alliant art visuel organique et numérique avec captation et création sonore en temps réel.

C'est une osmose artistique complète, des oeuvres synergiques se forgeant par l'interaction de deux médiums inter-reliés physiquement par des capteurs et des récepteurs.


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EA@AIM Festival Clip 2015

EA@EM15 Clip 2014

EA@EM15 Elektra-Mutek 2014

Teaser EA@EM15

La toile devient un instrument

Reportage de la Presse+

Démarche

Le musicien devient instrumentiste visuel.
Le peintre devient percussionniste pictural.
Observation de la rencontre et de l'interaction possible du "Hi-tech" et du "Low-tech". Le "Hi-tech" est ici évidemment représenté par l'électro-acoustique.
Le "Low-tech", ce sont les pinceaux et la toile de lin.

Nous avançons inexorablement dans un monde "Hi-tech" pour, en grande partie, de bonnes raisons. Parallèlement à cela, il y a un mouvement, une conscience, une réaction, un désir de retour vers une approche plus "Low-tech" de notre environnement et de notre quotidien. Le "Hi-tech" et le "Low-tech" sont-ils de deux façons d'appréhender notre manière de vivre? Faut-il choisir son camp? Faut-il d’ailleurs inéluctablement compartimenter nos modes de fonctionnement, classifier et étiqueter ce que nous sommes selon ce que nous employons comme forme de fonctionnement?

Cette performance tente de démontrer que non seulement ces deux univers peuvent co-exister, mais ils peuvent se fondre en un mouvement enrichi de l'un et de l'autre en se décloisonnant mutuellement par cette interrelation physique et créative.


Sous-démarche

C'est une sorte de métissage artistique basé sur l'interactivité de deux formes d'art complètement différentes de prime abord, mais qui sont fondamentalement jumelles dans leur processus créatif. La musique, tout comme la peinture, se travaille par couches successives et par la mise en place dans un espace, qu'il soit bi ou multi-dimensionnel, d'éléments distincts qui forment un ensemble dans une recherche constante d'équilibre.

Habituellement, un peintre tente de commencer, modeler et finaliser une image, or ici, il se peut que cette dernière change radicalement durant le processus. Il en est de même pour le musicien qui d'ordinaire tente de structurer et composer une pièce selon des préceptes identifiables.
Mais ici, dans le cadre de cette performance, il y a une part d'inconnu dans ce qui va se passer durant le processus.
Même deux artistes bien expérimentés peuvent s'attendre à l'inattendu.

C'est un décloisonnement du modus operandi artistique individuel qui oblige chaque artiste à explorer et découvrir son art appliqué sur une toute autre forme créative. Cela va au-delà de la simple performance d'improvisation où d'ordinaire on se base sur ses outils, son expérience et ses références premières afin de, malgré tout, contrôler la situation. Ici, les deux artistes devront se laisser aller et se libérer de leurs réflexes créatifs. La part de risque est plus grande.


Technique

À l’endos de la toile se trouvent des capteurs, des micros. Le peintre crée une œuvre. Se faisant, les micros captent le passage du pinceau sur la toile et les vibrations du canevas selon l'intensité de la pulsion créative. Les premiers sons ainsi générés sont récupérés par le musicien qui les module, les transforme et les organise en séquences afin de former une trame sonore de fond qui lui servira à son tour de canevas virtuel pour créer une oeuvre musicale. En réciprocité, la composition musicale va directement influencer la composition picturale. Il se créer alors une sorte d'effet rétroactif de Larsen (feedback). On ne sait plus qui influence qui. Les deux oeuvres se bâtissent par rapport à l'autre pour n'en former qu'une le temps de la performance.

On tente ainsi de créer une osmose parfaite entre les deux arts et les deux artistes. L’un n’est plus seulement musicien, puisqu’il influence directement le geste du peintre. L’autre n’est plus seulement peintre, puisqu’il génère des sons et des séquences.

Designer visuel

Fondamentalement, la démarche du designer visuel est la même que celle du designer sonore.
Ce premier capte l’ensemble de la toile optiquement et peut ainsi isoler les taches et formes de peinture à sa guise. À l’instar du designer sonore qui modifie les sons de frottements et de coup sur la toile en des sons harmonique, le designer visuel transforme les taches de couleur en autant de formes bi-dimensionnelles ou tri-dimensionnelles qu’il projette dans l’espace, soit sur un écran plat, soit sur des formes structurelles, soit dans un dôme immersif.















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